26 avril 2024
Une véritable avancée technologique ! Le tout nouveau microscope électronique en transmission, installé au Centre de micro-caractérisation de l’Institut des matériaux Jean Rouxel, sur le campus de la Lombarderie de Nantes (Faculté des sciences et techniques), est capable de générer des images et des analyses à l'échelle atomique de très haute qualité. À la pointe de la recherche européenne, Nant’Themis, c’est son nom, a été inauguré le 7 février en présence de nombreux chercheurs internationaux.
Capable d’analyser une balle de tennis sur la lune
« Ce microscope est doté de nombreuses options et d’une configuration qui le rendent unique sur tout l’arc atlantique », s’enthousiasme Philippe Moreau, le responsable scientifique du projet.
« C’est un microscope exceptionnel ! Il est capable de localiser et d’identifier chimiquement chaque colonne d’atomes d’un échantillon en le traversant avec un faisceau très fin d’électrons (60 milliardièmes de millimètre). Pour étudier des échantillons fragiles, il est aussi équipé d’une caméra ultra-sensible qui permet d’enregistrer des signaux si faibles qui ne pourraient pas l’être avec un détecteur classique. Un filtre en énergie placé en bas du microscope permet d’accéder aux propriétés électroniques d’un matériau ainsi qu’à sa composition chimique très locale. À titre de comparaison, sa puissance est telle qu’elle permettrait d’analyser de quoi est faite une balle de tennis sur la Lune… depuis la Terre ! C’est une véritable avancée technologique dans le monde de la microscopie, qui nous ouvre de nouvelles perspectives de connaissances et d’innovations. »
À disposition des laboratoires
Configuré pour être très ouvert et interdisciplinaire, Nant’Themis est mis à la disposition des chercheurs de l’IMN mais aussi des laboratoires nantais, régionaux et nationaux, travaillant dans des domaines d’activités aussi variés que la métallurgie, l’énergie, la biologie… « Ouvert aux universitaires comme aux industriels, il permettra des avancées majeures dans la compréhension et l’optimisation des relations liant la structure et la chimie de la matière à l’échelle atomique aux propriétés fonctionnelles des matériaux à plus grande échelle. Les industriels peuvent utiliser les performances de cet appareil en s’appuyant sur les compétences humaines de l’IMN », poursuit Philippe Moreau.
« Nant’Themis sera un atout majeur dans les nombreuses collaborations de l’IMN. Cela sera vrai aussi bien dans la recherche académique avec des laboratoires comme l’Institut photovoltaïque d’Île-de-France (IPVF) ou le Tokyo institute of technology au Japon, que dans celle développée avec des industriels comme dans le Laboratoire commun avec l’entreprise ARMOR ou à travers des contrats par exemple avec UMICORE pour les batteries au lithium. »
Il va contribuer « à accroître la visibilité de notre laboratoire et à l’attractivité du territoire au niveau international », se félicite le chercheur.
Une microscopiste de très haut niveau attendue en septembre à l’IMN
D’un montant de plus de 3,5 millions d’euros, cet équipement a bénéficié d’un financement de la Région des Pays de la Loire (14%), dans le cadre du Contrat plan État-Région (CPER) 2015-2020, abondé par des crédits FEDER (50%), de l’État (18 %) et de Nantes métropole (14 %). Le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) a également participé et pris en charge une grande partie des travaux d’aménagement de la salle et des accès extérieurs.
« Nant’Themis nous permet déjà de recruter grâce au programme Next, (1) une microscopiste espagnole de très haut niveau, Patricia Abellan, actuellement en poste en Angleterre dans un laboratoire très réputé », se réjouit encore Philippe Moreau. « C’est une grande chance de la voir arriver chez nous en septembre prochain ! ».
(1) NEXT (Nantes Excellence Trajectory) est un projet porté par l’université de Nantes, l’École Centrale, le CHU et l’INSERM, labellisé I-SITE par le Programme d’Investissement d’Avenir (PIA 2) en 2017, avec une enveloppe de 39 M€. La Région apporte son soutien à hauteur de 12 M€ sur la durée du projet jusqu’en 2021.