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07 février 2025
Avec La Pampa, le réalisateur de Baron noir, du Bureau des légendes et plus récemment Oussekine, signe son premier long métrage au cinéma. Entre deux prises, rencontre avec Antoine Chevrollier à Longué-Jumelles (49), dont il est originaire.
Il y a une part de réalité dans cette histoire déjà. Je suis originaire de Longué-Jumelles et pendant mon enfance, il existait un terrain de cross qui s’appelait "la Pampa". C’était un lieu reconnu dans le milieu car le site accueillait une manche du championnat de France de super cross. J’ai des souvenirs de cet événement, de ce terrain, j’observais derrière les grilles ce spectacle, cela me fascinait sans pour autant connaître véritablement ce sport…
Exactement ! Il y a quelques années, je me suis rappelé de cet endroit enfoui dans ma mémoire, c’était un assemblage de sensations, de bruits, de grouillements sonores et visuels. J’ai alors imaginé un récit qui pouvait naître de ce lieu si particulier, une sorte d’arène du moto cross, et le projet a débuté de cette manière.
Oui, mais je savais immédiatement où j’allais. Sayyid El Alami incarne Willy et j’avais pu déjà apprécier ce jeune acteur sur Oussekine (ndlr : mini série TV réalisée par Antoine Chevrollier). Nous sommes très proches, ce qui est un avantage comme un inconvénient. Mon producteur Nicolas Blanc m’a dit de suivre mon instinct et de faire ce film avec Sayyid.
Ce n’est pas un pari car Artus dispose d’une palette de jeu vraiment très riche. Il a un potentiel incroyable. J’avais vraiment envie de l’emmener dans un rôle où effectivement il est moins attendu. J’ai été très exigeant avec lui : je lui ai demandé de perdre du poids, de changer de diction, pas pour effacer sa personnalité mais pour incarner le personnage saisissant de Teddy. Sa force dramatique est impressionnante. Quant à Amaury et Damien, c’étaient des noms que j’avais cochés en étant certain que je n’allais pas me tromper…
Un premier long métrage, c’est toujours une pression particulière. Ce n’est pas le même rythme que pour une série même si le "geste" de tournage est sensiblement le même. Le temps du cinéma est vraiment différent, et j’essaie d’être aux plus près des personnages, de ne pas trahir leurs trajectoires, de respecter leurs émotions. Chaque jour, le film bouge, il peut y avoir des bascules. Je me pose alors la question suivante : « Suis-je assez à l’écoute de ce que m’offre le film ? »
C’est un choix inconscient surtout. Je savais que ce film La Pampa devait être tourné ici, tout simplement. Ce n’est ni moins ni plus facile de tourner là où on a grandi par rapport à un autre coin de la planète. Pour autant, bien connaître les lieux de tournage ne feront pas du film une œuvre autobiographique. C’est juste que ces lieux donnent une texture, des sensations particulières qui me parlent et forgent le caractère du film. Du moins je l’espère.
J’ai grandi ici près d’Angers et je suis tombé très jeune en amour avec le cinéma : j’aime écouter et regarder des histoires ; je les imagine en images. J’ai commencé comme beaucoup de réalisateurs par des formats courts, en amateur. Et par un truchement de vie, j’ai eu la chance d’être premier assistant pour différents réalisateurs. Le cinéma, c’est vrai, est aussi lié à des rencontres, des opportunités.
Absolument, notamment par ce que je travaille avec des professionnels de la région. Je pense au Bureau régional d’accueil des tournages, mais aussi à une partie de l’équipe technique. Bien connaître la région nous a aidé dans ce projet à obtenir les bons contacts, les bonnes informations. Et puis d’un point de vue plus personnel, je reviens souvent dans le secteur car mes parents y vivent. J’apprécie ces lieux.
Déjà, j’espère que le film sera réussi. On y met beaucoup de cœur et les acteurs sont engagés. Je vis intensément le cinéma et tout ce qui touche à l’image, à la culture en général, à l’art, à la musique. Pour moi, tout est lié. C’est une histoire commune. La Pampa est mon premier long projet. C’est trop tôt pour vous donner une date de sortie, mais ce sera courant 2024.
Le film La Pampa d’Antoine Chevrollier a reçu une aide à la production de 200 000 € de la Région des Pays de la Loire, en partenariat avec le CNC, et a bénéficié de l’accompagnement du Bureau d’Accueil des Tournages des Pays de la Loire. Le tournage se déroule depuis début juin dans le Maine-et-Loire notamment à Longué-Jumelles, à Angers ainsi qu’à Saumur et ses environs.