La vie ainsi.
Une sortie de route en voiture quand il avait quinze ans, « l’accident aussi bête que banal, je suis devenu tétra, avec une vie à réimaginer ». À réimaginer sans se laisser abattre car Jordan est plutôt du genre à rebondir, à se « fixer des objectifs, handicap ou pas ». Celui qui réside à Saint-Denis-la-Chevasse, en Vendée, a réussi à accepter assez rapidement son handicap et à construire une vie autour de « ça ». Le rugby fauteuil sera une de ses bouées, un sport qu’il pratique depuis 2012 au sein du club Atlantique rugby fauteuil – Les Mambas, à Carquefou (44). Puis il a gravi les échelons régionaux, nationaux puis internationaux. Sixième aux Jeux de Tokyo en 2021, Jordan Ducret est à nouveau sélectionné en équipe de France, pour disputer les Jeux Paralympiques de Paris.
Le projet.
« Je voulais rapidement me lancer dans quelque chose d’engageant, c’est ce qu’il y avait de mieux à faire. Et surtout de rester un sportif ». Le plaisir, puis la gagne sur le terrain, le haut niveau, au point de gravir les échelons : en cinq ans, Jordan obtient une première sélection en équipe de France. Mais pour performer en rugby fauteuil, le corps doit suivre et se consolider. La rencontre avec Louis, son coach personnel à La Roche-sur-Yon, a été déterminante. Avec lui, Jordan s’impose 15 heures de CrossFit par semaine. « Jordan a des qualités physiques évidentes mais dans sa tête, il est encore plus fort. Sa résistance, sa détermination ont forgé ce qu’il est devenu, un athlète de haut niveau, qui aime gagner. Il ira aux Jeux avec cette fougue-là que je lui connais bien désormais ».
Un rêve.
L’or à Paris forcément. Mais Jordan place l’état d’esprit, d’équipe si possible, au centre de tout. « Le don de soi, les chocs entre fauteuils, le spectacle intense et globalement ce qu’il peut offrir au public et à ses proches », c’est ce qui le fait avancer. « Les Jeux, représenter son pays dans une telle compétition, c’est le graal d’un sportif. Je suis déterminé ». Louis reconnait bien là les traits caractéristiques de son protégé qu’il accompagne depuis bientôt six ans. « On a appris à se connaître, et moi à comprendre le handicap en général. Pour l’accompagner du mieux possible, pour le manipuler sans le déranger, j’ai dû lever mes appréhensions, puis le considérer comme n’importe quel autre athlète. Le rêve, c’est cette absence de différence. Avec Jordan, on se ressemble sur pas mal de points. C’est un ami sportif point barre ».