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L’adrénaline aux couleurs régionales

Yannick Bestaven, 1er ; Damien Seguin, 7e ; Benjamin Dutreux, 9e ; Armel Tripon, 11e. Les performances des skippers ligériens ont été à la hauteur sur cette édition du Vendée Globe 2020 – 2021. À la barre de l’Imoca Groupe Apicil, Damien Seguin est devenu un symbole pour le monde handisport. Récit.

« Ne pas avoir peur de rêver. » Il l’avait dit au début de la course. Damien Seguin, déjà double champion paralympique, s’est ainsi mesuré à l’Everest des mers. Mais réduire le skipper à sa main gauche manquante reviendrait à minorer l’immense performance d’un athlète qui est avant tout un compétiteur dans l’âme, tout simplement « heureux sur l’eau ». Après 80 jours et 21 heures en mer, il a terminé son premier Vendée Globe, avec un bateau à dérive droite. Et cela aussi, c’est une première dans l’histoire de la compétition !

La fierté de tout un club, le SNO

« J’ai vécu beaucoup d’émotions pendant ces semaines en mer », a-t-il répété à l’arrivée. « Cela fait trois ans que je préparerais ce projet, j’étais confiant, motivé comme jamais ». Un mental d’acier, une gestion personnelle de la course efficace, Damien Seguin a su déjouer tous les pronostics, faisant la fierté de son club de toujours, le Sport nautique de l’Ouest, basé à Carquefou (44). En son sein, le guadeloupéen d’adoption a connu une progression éclair, aboutissant à plusieurs titres olympiques sur 2.4mR, à Athènes (or), Rio (or) et Pékin (argent).

Être encore meilleur, persévérer

« Il me fallait d’autres défis, d’autres ambitions. C’est sûr que lorsque j’ai été empêché de prendre le départ de la Solitaire du Figaro, en 2005, je me suis dit qu’il fallait que je sois encore meilleur pour m’imposer, et pratiquer mon sport au plus haut niveau ». Damien Seguin ne parle jamais de handicap, préférant mettre en avant des différences, qui sont aussi une force. Aussitôt arrivé à Port-Olona, les sollicitations ont été incessantes. En conférence de presse, son message puissant et optimiste a laissé l’auditoire sans voix. « Malgré nos différences, le plus important est toujours de persévérer ».
 

C'est dit !

« Je ne cherche pas à incarner un modèle, ni à être un exemple. Juste à élever un petit peu le débat, à essayer de sortir le handicap de sa boîte. »

Benjamin Dutreux, originaire de l’île d’Yeu

A franchi la ligne d’arrivée des Sables d’Olonne en 9e position, après 81 jours, 19 heures, 45 minutes et 20 secondes de course, sur Omia-Water Family.
« C’était une arrivée incroyable, je suis juste heureux d’avoir bouclé ce premier Vendée Globe, un projet devenu réalité grâce à des partenaires en or. Voir autant de gens dans le chenal, je ne m’y attendais pas, ce sont des sensations et des émotions inoubliables. »
 

Armel Tripon, le Nantais

A franchi la ligne d’arrivée des Sables d’Olonne en 11e position, après 84 jours, 17 heures, 07 minutes et 50 secondes, sur L’Occitane en Provence.
« Mon bateau a démontré que les nouveaux foilers n’avaient pas à rougir en matière de performance pure. Après des débuts compliqués, j’ai pu faire une remontée fantastique. J’aurais bien prolongé la course encore davantage. J’ai aimé tous ces moments en mer, la pureté des nuits où les étoiles scintillent comme jamais… »